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Razemon
C’est une petite musique lancinante, serinée depuis quelques mois par les opérateurs de transports publics. Le développement massif du vélo, constaté depuis le début de l’année 2020 dans les villes françaises, se ferait au détriment du bus, du métro ou du tramway. Une concurrence perçue comme déloyale.
C’est un appel au meurtre passé inaperçu. « Il m’arrive la nuit de rêver que je propulse cette personne sous un bus de la RATP en souriant ». Rédacteur en chef du magazine Vice, Paul Douard dit son aversion pour les « cyclistes parisiens », en se basant sur les multiples incivilités que subissent les piétons dans la ville. C’est le sujet du moment: il y a trop de monde sur les pistes cyclables parisiennes. Parisiennes, bien sûr, car les commentateurs n’ont pas pris la peine d’aller voir au-delà.
La couleur des panneaux de signalisation a été choisie avec soin pour correspondre à celle de la ligne de métro correspondante: jaune citron pour la ligne 1 est-ouest, fuchsia pour la ligne 4 nord-sud. Ce mercredi 10 juin, deux des pistes cyclables temporaires (les « coronapistes ») qui traversent Paris de part en part pour décharger le métro, ont été balisées.
Trois jours seulement. Après avoir matérialisé, le 28 mai, une piste cyclable le long d’une avenue très routière à Argenteuil (Val d’Oise), la municipalité dirigée par Gorges Mothron (LR) l’a supprimée le 31 mai. Cet élu, en ballotage incertain, n’a pas entendu l’appel de la ministre Élisabeth Borne, le 29 mai, à « pérenniser » les pistes cyclables temporaires: « Ne laissez pas la voiture reprendre la place ».
Curieuse atmosphère en région parisienne. Sous un soleil estival qui semble ne jamais vouloir décliner, les rues s’animent, les bureaux rouvrent progressivement, les vitrines se font plus belles, cerises, abricots, courgettes aguichent le passant sur les étals.
Ancrés dans la mémoire pour la vie. Chacun se souviendra de ces deux mois qui ont bouleversé nos existences, stupéfié nos cerveaux, ramollis nos corps, fait flancher l’économie, alors que la santé constituait, c’est assez rare, la première des préoccupations publiques.
D’abord il y a Maya, neuf ans, la fille du bistrotier, qui arpente la cour tous les jours une dizaine de fois, sans faiblir, sur le vélo gris et rouge de son frère Juba.
Deux mois qui ont bouleversé nos vies, stupéfié nos cerveaux, ramollis nos corps, fait flancher l’économie. Les transports n’échappent pas à la règle. Des choses qui paraissaient inimaginables se sont révélées possibles en quelques semaines, voire en quelques jours.
Le rendez-vous est très attendu : le jeudi 6 février à partir de 18h, le Baromètre des villes cyclables 2019, qui distingue les villes les plus faciles à arpenter à vélo, sera rendu public, lors du congrès de la FUB (fédération des usagers de la bicyclette) à Bordeaux. 185000 réponses ont été enregistrées à ce mega-sondage qui classera cette année 763 villes, contre 316 en 2017. C’est davantage que dans les autres pays d’Europe.
En selle, citoyen ! Depuis le début de la grève des transports, l’utilisation du vélo dans les grandes agglomérations a explosé – même si la tendance à la hausse est en fait installée depuis plusieurs années. Alors, tous convertis... et durablement ?
On va bientôt pouvoir stationner son vélo gratuitement, et à l’abri, dans les gares de la région parisienne.
La mobilité sera un enjeu central des prochaines élections municipales, dans les métropoles comme dans les villes moyennes. A ce stade des programmes et des premiers échanges, la recherche d’une urbanité tranquille semble largement motiver des candidats à la recherche de nouveaux marqueurs plus efficaces et souples que de grandes infrastructures coûteuses: BHNS, RER métropolitains, vélo, covoiturage… et gratuité. Parallèlement aux promesses politiques d’usage, l’étalement de la ville, qui gouvernera l’aménagement des transports de demain, fait une timide entrée dans les débats toujours centrés sur l’échelon communal, alors que les intercommunalités seront décisionnaires. A dix semaines du premier tour, voici notre premier tour de France des villes en campagne.